Ruralité contemporaine 

Réinventer   l'architecture  vernaculaire

 

 

L’architecture vernaculaire se définit comme une architecture conçue en harmonie avec son environnement, en rapport avec l’aire géographique qui lui est propre, son terroir et ses habitants. 

 

Il s’agit d’une architecture sans architecte, qui est constituée de bâtiments le plus souvent à usage domestique, agrandis au fil du temps, suivant les besoins. C’est une architecture qui n’a pas été pensée, planifiée, organisée et c’est ce qui fait qu’elle est si riche : le bâti vernaculaire est la composante essentielle des villages qui jalonnent notre territoire.

 

 

 


Le but de notre démarche est de sortir de la logique du lotissement pavillonnaire, préserver le paysage architectural des villages qui maillent le territoire et mettre en valeur les centre bourgs historiques déjà constitués. Nous cherchons à produire une architecture vernaculaire réinventée, adaptée aux besoins des habitants d’aujourd’hui et aux exigences climatiques, résolument contemporaine sans effet de rupture.

 

Nos réflexions s’adressent entre autres aux petites villes et villages situés en deuxième couronne d’ile de France, et au-delà, qui ne sont plus tout à fait la ville et pas encore la campagne : Un entre-deux, qui compose de vastes territoires séparant la ville de la campagne. Nous voulons redonner un sens et redynamiser les centres bourgs plutôt que de construire de nouvelles zones pavillonnaires gagnées sur les surfaces agricoles. Nous souhaitons revitaliser les centres bourgs anciens tombés en désuétude. 

Notre recherche d’une ruralité contemporaine s’appuie sur quatre piliers :

 

1 – Une approche géographique et historique

 

Nous proposons un retour aux sources : en s’inspirant du passé dans l’organisation du bâti, le tracé viaire, le parcellaire, nous voulons sortir d’une logique industrielle de la production de maisons individuelles pour faire de la couture urbaine, créer des logements uniques auxquels les habitants pourront s’identifier.

 

Notre démarche se veut respectueuse du site et de son histoire, en privilégiant l’insertion dans un site existant et en s’inspirant du passé pour le transcender.

 

 

 


Nous souhaitons penser des projets de logements individuels qui ne ressemblent pas à des lotissements, en jouant sur la densité et des parcelles plus petites, sur les pleins et les vides, en imaginant des logements superposés, en cherchant à retrouver l’échelle des constructions des centre bourgs et leurs différentes typologies : les longères, les cours de ferme.

 

2 – Une approche environnementale 

 

Nous pensons qu’il est possible de continuer à proposer des projets de logements individuels ou intermédiaires, tout en stoppant l’étalement urbain et l’artificialisation des sols en réhabilitant, en reconstruisant sur l’existant, en se limitant aux délaissés du centre-bourg, aux terrains destinés à muter.

 

La préservation du cadre de vie et la conservation des paysages sont également des objectifs environnementaux, au même titre que la réduction des gaz à effet de serre : nous voulons réintroduire la notion de beauté en architecture, celle-ci ne peut pas être considérée que d’un point de vue technique et réglementaire, elle doit être source d’émotions.

 

Nous voulons imaginer des projets alliant la réhabilitation de bâtiments patrimoniaux existants et des bâtiments neufs, en privilégiant l’utilisation de matériaux locaux et biosourcés.

 


3 - Approche architecturale : 

 

Dans toute commune disposant d’un centre-bourg ancien et d’un patrimoine architectural riche, la question du parti architectural à adopter se pose et plusieurs voies sont possibles : 

 

- La tradition : on reproduit le passé en le pastichant

- La rupture : créer une architecture contemporaine mais allogène, un bâtiment en rupture avec le site qui l’accueille et qui pourrait être reproduit n’importe où. 

- Enfin notre approche, celle de la ruralité contemporaine, respectueuse du site et de son histoire, sans être passéiste.

 

La recherche d’une simplicité et d’une épure dans les formes a pour but de rendre hommage aux racines de l’habitat vernaculaire, en un mot faire beau avec moins, dans un esprit minimaliste et sans ornement : simplicité des volumes, toitures à deux pentes, utilisation de matériaux pérennes nobles (brique, pierre, bois). 

 

Notre écriture architecturale est un trait d’union entre « ce qui nous précède et ce qui vient ». Il s’agit de retrouver les racines de la maison vernaculaire, ses proportions, ses formes simples, ses toitures à deux pentes, symbole de l’habitat depuis des temps immémoriaux. 

 

Nous croyons à une architecture contemporaine humaine et pérenne : humaine car un bâtiment de logements ne peut pas ressembler à un immeuble de bureaux, il faut qu’il conserve une échelle domestique afin que ses habitants puissent s’y sentir bien et se l’approprier. Pérenne car il faut penser une architecture contemporaine qui ne soit pas sujette aux modes, qui on le sait ne durent qu’un temps – et construit avec des matériaux durables. 

 

4 – Approche programmatique 

 

Créer des projets d’ensemble, avec une mixité programmatique, en y apportant des activités (commerces, équipement de proximité, tiers-lieu, maison médicale etc…), permet de créer – recréer suivant les cas – des quartiers vivants qui permettent de redynamiser des centre bourgs et de contribuer à réduire l’étalement urbain.

 

Nous privilégions des matériaux pérennes et durables : 


Nous avons déjà développé trois projets qui illustrent notre réflexion sur la ruralité contemporaine, à Chavenay, Crespières et Saint-Nom-la-Bretêche :